Plate 33
"A pitiful painting viewed as if it were from the hand of a Master"
Moriae Encomium
Illustrated by Hans Holbein the Younger
Single Greeting Card (with matching Envelope)
Code: H ME33 SGC |
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Reproduction on 8x12" sheet
Code: H ME33 8x12 |
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Reproduction on 12x18" sheet
Code: H ME33 12x18 |
Holbein's illustration shown in Plate 33 from Moriae Encomium is associated with the following text drawn from
John Wilson's 1668 translation:
And now at how cheap a rate is this happiness purchased! Forasmuch as to the thing itself a
man's whole endeavor is required, be it never so inconsiderable; but the opinion of it is easily
taken up, which yet conduces as much or more to happiness. For suppose a man were eating
rotten stockfish, the very smell of which would choke another, and yet believed it a dish for
the gods, what difference is there as to his happiness? Whereas on the contrary, if another's
stomach should turn at a sturgeon, wherein, I pray, is he happier than the other? If a man
have a crooked, ill-favored wife, who yet in his eye may stand in competition with Venus, is
it not the same as if she were truly beautiful? Or if seeing an ugly, ill-pointed piece, he should
admire the work as believing it some great master's hand, were he not much happier, think
you, than they that buy such things at vast rates, and yet perhaps reap less pleasure from them
than the other? I know one of my name that gave his new married wife some counterfeit
jewels, and as he was a pleasant droll, persuaded her that they were not only right but of an
inestimable price; and what difference, I pray, to her, that was as well pleased and contented
with glass and kept it as warily as if it had been a treasure?
The associated French text from L'Eloge de la Folie (1728) follows:
Je reviens toujours à ma these: oui, un bonheur d'opinion est un bonheur à grand marché.
Vous parlex de mettre votre félicité dans la jouïssance de schoses: combien les moins
importances connent-elles de peine? Jugez en par les ronces, par les broussailles qui entourent
le seule Grammaire. Mais pour l'opinion, on la prend sans effort, elle entre d'elle-même dans
l'esprit, & contribue à l'agrément de la vie, autant, ou même plus, que l'évidence & la
certitude. Dites moi, je vous prie: ce Affamé dévore une saline puants, pourrie, & à l'odeur
de laquelle tout autre est obligé de se boucher le nez; ce mets lui semble de l'Ambrosie: ne
fait-il pas aussi bonne chere que les Dieux? Au contraire, quand ce friand met dans son
estomac la viande la plus délicieuse, il n'y trouve point de goût , cette nourriture lui cause
des nausées, le provoque à vomir: où est donc son bonheur? Un homme a une femme très
laide, & son mari la trouve parfaitement belle; n'est ce pas comme s'il avoit épousé une
Venus? Queque fat a un mauvais & pitoyable Tableua: prévenu que cette peinture est
d'Apelle, ou de Zeuxis, les deux plus fameux Maitres de l'Antiquité, il ne se lasse pointe de la
regarder & de l'admirer: n'est-il pas incomparablement plus heureux qu'un autre qui aura
payé cherement la main de ces célebres Peintres, & qui ne prendra piont tant de plaisir à
considerer leurs ouvrages?
Je connois un homme qui a l'honneur de porter mon nom: peu après son mariage, il fit
présent à se nouvelle épouse de deux Brillans faux. Comme il étoit bon moqueur, il fit
accroire à sa femme que ces bijoux étoient fins, & qu'ils lui avoient coûté une grosse somme.
Or que manquoit-il au plaisir de l'épouse? Elle manioit ces petits morceaux de verre, elle les
examinoit, contente de posseder ce trésor imaginaire, tout de méme que s'il eût été réel.
Cependant, le mari s'étoit épargné une dépense considerable; il jouïssoit de l'erreur de sa
femme, qui lui avoit autant d'obligation que se le présent eût été magnifique.